REMEMBRANCE D’UN BABY-BOOMER Le jeudi 8 Février 1962, je mangeais des crêpes
J’ai vécu une date historique aux premières loges. J’avais douze ans. C’était au temps de la guerre d’Algérie. Affaire de la station de métro Charonne – Wikipédia
« Première loge » puisque mon témoignage se situe à hauteur du premier étage du 127 Bd Voltaire, entre le métro Charonne et la place Voltaire-Léon Blum. « Date historique » signifie, un gros truc ayant frappé la mémoire collective. Nos parents étaient partis en vacances dans les Alpes enneigées.
Cette année là, vers la fin de la guerre d’Algérie, on a quitté plusieurs fois le lycée, biscotte: alertes d’attentats à la bombe. » C’est l’OAS, ils ont téléphoné, une bombe cachée, une menace de plasticage »
Mes sentiments oscillaient entre la trouille et le plaisir d’un Baby-Foot au bistro à côté de la prison de la Roquette, près du du Père-Lachaise. L’appartement de Jean-Paul Sarte avait été plastiqué à St Germain des Prés. La répression policière de la manifestation anti-fasciste du 8 Février, fût ordonnée par De Gaulle lui-même. Huit mois plus tard il sera attaqué au Petit-Clamart. Le lieutenant-colonel Bastien-Thiry fut passé par les armes en 1963, dernier condamné à mort fusillé en France.
En début de soirée, entre Chandeleur et Mardi Gras,avec mon cadet ont se régalaient des crêpes de notre Bonne Julienne. Le dîner a mal tourné. Voilà pourquoi je me souviens que le 8 février 1962 j’ai mangé des crêpes. C’est également mon premier souvenir de gaz lacrymogène et de violence policière. Neuf morts, les flics cognaient dur. Des braves gens montaient se réfugier dans l’immeuble. Ils balançaient des grilles de fer arrachées aux pieds des arbres, cognaient à la « bidule » et enfumaient l’atmosphère de gaz lacrymogènes.
Quelques jours plus tard, un immense cortège accompagnait les morts au Père-Lachaise . Je me souviens de Daniel Fery un apprenti mort à 16 ans. L’année 1962 commençait mal. Elle finira bien pire, ma mère devint jeune veuve à Noel, avec deux orphelins sur les bras.
La seconde fois que j’ai respiré du gaz lacrymogène c’était au Quartier Latin en Mai 68, quand on voulait « sous les pavés la plage... » Jamais deux sans trois. J’ai croisé un nuage lacrymogène, sur une île tropicale confetti à 7 000 km de Paris. Un escadron d’hommes des casernes, en lutte contre les rebelles des quartiers urbains, y appliquaient la didactique Sarkozy. C’était avant son triomphe en Mai 2oo7. Gaz lacrymogène au Quartier d’Orléans, un village sur une Belle Plaine traversée par les alizés. Quand c’est pas les crocs des chiens dans les cuisses, ou un serial Killer passé entre les mailles de l’enquêteur H.I. Parmentier , après le meurtre d’Angélique Chauviré, les forces régaliennes nous régalent. Il y a deux sortes de gendarmes, les courts et les longs !
Sur cette vidéo, Alain jeune communiste de 14 ans se souvient comment la mort l’a frôlé. Depuis Alain Jancou est devenu avocat, nous avons défendu la classe ouvrière devant les prétoires. J’allais à ses mariages, il était là pour mes divorces. Courtoisie fraternelle depuis 44 années entre camarades aux destins parallèles .
J’avais publié ce témoin-âge, cette remembrance d’enfance en 2007 sur le Monde.fr . Apprenti blogueur cuisinant sur la version 1-2 de WordPress, Facebook n’existait pas encore. Dans dix jours je soufflerai mes 8 bougies de blogueur. Huit années de présence locale et une reconnaissance régionale au Scoop d’Or 2010, tandis que je bloguais sur un nouveau site, construit avec un webmaster saint-martinoir qui depuis travaille à Amsterdam. Huit années de journalisme indépendant et investigateur non encarté croisant ses sources. Communication persévérante d’une libre pensée , les points sur les i d’un confetti . Le Jabruti Bouffon du plancton, c’est moi . Huit années pour construire la réputation du blogueur influent. Je dois à mes lecteurs la vérité de leurs dire que ces derniers temps, on me tape sur le bec. Ma plume et ma présence dérangent. J’en conclu simplement que les coups de Jab sont difficiles à encaisser. Sur un confetti où la presse est aveugle ou muette, les blogs sont rois !
Du côté Préfectoral chez Chopin, on ne daigne plus m’aviser des conférences de Presse. Visiblement le pianiste à d’autre partitions à consulter que mon excellente fiche des Renseignements Généraux. Certes, je ne boxe pas dans la catégorie médias poids lourds, ma spécialité c’est le neurone et l’œil avisé du col porteur Nikon en bandoulière.
Du côté Semsamar, la Comtesse Ramona Bellanus (fine appellation) m’attaque au pénal. La drôlesse considère avoir été diffamée, alors que je lui ai pourtant donné le Droit de réponse. Elle jouit sur son trône d’avis pénétrants de grands hommes de Robe dosant leur parts. Quand au pianiste il partira un jour faire ses gammes de jeune préfet en valsant sous des cieux moins bleus.
« Elle est pas belle la vie » s’exclame De Beaudus à l’heure cool du Thé Russe. Entre copains on cause de la quadrature du sexe, titillant l’Omega façon théière du jardin. Pour imiter les gueux, Arnauld l’aristo (ex-catho prosélyte) souligne avec raison « qu’on n’est pas les plus malheureux » . La vie est pleine de plaisirs gratuits.
Donc, Bellanus se fricote l’utérus avec sa directrice financière et me fait grief d’avoir publié la lettre de protestation. Qu’elles se prud’hommisent entre-elles si ça les excitent de se tordre l’humérus.
Par respect pour mon intégrité journalistique, Romana s’il te plaît pas de complainte pénale inutile entre-nous. Ecoute moi bien petite pomme intelligente et dorée. Sache que j’aspire à vivre dans le Respect et la Tolérance. Lorsque qu’un minable s’attaque à un autre minable, il faut s’attendre à une guerre « inter-minables ». Pour ne pas contredire une femme, il serait tellement plus simple d’attendre qu’elle change d’avis et qu’elle se rétracte pour ne pas sombrer dans le ridicule de l’entrave à la liberté d’expression d’un blogueur-blagueur déterminé qui n’est pas né de la dernière pluie.
C’était le temps de
» On peut cogner chef ? »
La une des premiers Charlie
C’était le temps
Où Bruxelles bruxellait
Brel mangeait ses frites
Chez Eugène
Et Jabiru
Ses crèpes
Bonne Julienne
Faites l’amour
Pas la guerre
Qu’on chantait
Pour le Vietnam
Et les roses
Narguant les fusils
Et les tanks
De ces chers camarades
Venus « délivrer » Prague
C’était le temps
Des cerises
Qui toujours
Font battre
Les coeurs…
Eh oui, moi, j’avais 16 ans et je me souviens du déploiement impressionnant de SS frustrés à la Bastille. J’allais à l’école rue Vitruve, pas très loin. Le soir, j’ai eu le pot de m’extirper de la manif’ juste à temps… La semaine suivante, aux obsèques des victimes, une véritable marée humaine mais je n’ai pas remarqué un seul poulet; je crois que certains auraient été prêts à lyncher l’imprudent qui se fût trouvé là. Tu as raison: ça continue… 62, 68, Ouvéa, Malik, les nazis de Jean-Marie qui jettent impunément un gars trop bronzé dans la Seine… Maintenant, Sarko a trouvé mieux: On renvoie les gens mourir chez eux dans leurs pays en guerre! Comme ça: « c’est pas nous! »
Pour des photos, connais-tu http://copainsdavant.linternaute.com/
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réponse de Jab
Oui je suis s/ copains d’avant ( enregistré gilbert Blum) avec les photos de classe du lycée Voltaire, j’ai retrouvé des contacts après plus de 35 ans
Il me semble que l’expression « Crs SS » date de mai 68, je ne pense pas que la flicaille de 1962 avait déjà cette dénomination . Disait-on » Oas SS » ?
En effet, cette appellation ne circulait pas encore en 62 mais cette image était déjà bien claire dans nos esprits, surtout si on avait en mémoire les rôles tenus par une certaine police (pas toute, fort heureusement!) et par son chef Maurice Papon (tiens, déjà?!) 20 ans auparavant. Pour ce qui est de l’Oas, on était plus direct: « O-A-S As-sas-sins! »… combien de fois je l’ai scandé!
Bravo pour ton blog; je viens de le découvrir et l’ai mis dans mes favoris.
Meilleurs voeux