Au début du mois, je recherche sur Google des morts à qui j’ai envie de rendre hommage. Pour Octobre, sur ma liste j’ai mis les noms de J. Brel & F.Truffaut, deux mecs que j’ai admiré tant leur éclat était puissant. Celui des grands-frères qui nous enseignent la vie.
François Truffaut (1932-1984) l’homme qui aimait les femmes; au point de confondre ses films et la vie, lorsque la Nuit américaine masquait les jours. Il est mort jeune, à 52 ans.
Bernadette Lafont Jeanne Moreau Marie Dubois Françoise Dorléac Julie Christy Jacqueline Bissey Delphine Seyrig Catherine Deneuve Claude Jade Alexandra Steward Isabelle Adjani Fanny Ardant.
Truffaut disait : « il y a deux sortes de femmes, les petites pommes et les grandes tiges« . Plaisirs de Jabiroute : deux petites pommes sucrées pour une grande tige.
Depuis la coupure C.P.T. de mon Blog au début de la semaine, je me disais vivement Dimanche, pourvu que ça re-fonctionne. J’avais envie d’ écrire quelques mots sur ce grand cinéaste, qui lui-même dans la Chambre Verte gérait le culte de ses morts préférés.
Vidéo de la chanson de Jules & Jim par Mlle Jeanne Moreau
En ce Dimanche venteux d'Octobre à Paris au cimetière de Montmartre, les feuilles mortes et dorées de l'Automne certainement tourbillonnent et caressent en passant la pierre tombale du père d'Antoine Doinel. J'y serai bien allé, mais c'est un peu loin de mon Baobab tropical. Le coeur y était.
Né le 6 Fev. 1932, la vie du parisien François Truffaut, critique aux Cahiers jaunes du Cinéma, puis réalisateur prolixe, s’achève le 21 Octobre 1983. Le destin lui a offert 51 bougies, qu’il rétrocéda contre 22 films, des Mistons jusqu’à Vivement Dimanche.
Chapeau l’artiste, décryptant à la loupe Alfred Hitchcock, faisant l’acteur à la rencontre du 3° type chez Steven Spielberg. Ne tirez pas sur le pianiste écoutez le chant de La sirène du Mississipi et les silences de l’enfant sauvage.
Avec Jacques Brel tous les deux sont beaucoup trop tôt partis. L’oeuvre cinématographique est là, solide, marquante, toujours vivante de sève et de lucidité , comme un miroir de nous-mêmes.
J’ai vu et revisionné tous ses films plusieurs fois, sauf Fahrenheit 451 et les deux anglaises . Mon préféré, c’est bien sûr Les 400 coups d’une nouvelle vague à Cannes palmée en 1959 . Pourquoi dire » bien sûr » ? C’est la réponse à la question : Quel est ton film préféré ? On a tous un film préféré, n’est-il pas ?
J’suis pas du genre Cocorico on va gagner , allez les bleus… Mes pulsions chauvines sont plus restreintes que la moyenne de mes compatriotes. La Marseillaise ne m’émeut point, biscotte les paroles sanguinaires du soldat Céféro. La mélodie des couplets et le rythme du refrain me conviennent OK d’accord ! Mais ça reste un chant guerrier et la violence meurtrière, c’est pas mon truc. L’uniforme, ça ne me fait pas bander. Mon hymne universel Quand les hommes vivront d’amour vient de nos cousins canadiens !
Exempté du service militaire . Soutien de famille, la Mariée était en noir veuve à 39 ans. Mamy Framboise timorée, c’était pas le genre une belle fille comme moi. Elle est restée seule dans le regret de n’avoir trouver personne pour la soutenir. Veuve jusqu’à son dernier souffle, fidèlement épleurée pour l’unique homme de sa vie qui l’attendr’adresse dorévant avec sa soeur au Cimetière de Pantin. Mes Bijoux de famille . Devenir adulte, c’est comprendre ses parents et leur pardonner dit Goethe au jeune Werther.
Ma fierté de français, outre l’Encyclopédie Diderot & d’Alembert, le camembert et tous nos fromages qui puent (plus: les cathédrales, nos châteaux de Versailles et sur la Loire, les musées, nos vignobles et les parfums) mieux que la soupe à l’oignon, les escargots, les cuisses de grenouille, the Eiffel tower et l’Abolition de la death Penalty, ma grande fierté francophone, le Cocorico Gaulois, mon chant du coq préféré, c’est celui de la Maison Pathé !
Que les frères Lumières soient, et la lumière fût . Vive les cinéastes français, la cinémathèque d’Henri Langlois et vive le cousin Blum qui combat pour l’exception culturelle française Roland Blum, forces et faiblesses du cinéma français sur le marché international
The famousse French touch, face à l’hégémonie impériale d’Hollywood, l’American Way of life et la devise » In Gold we trust » inscrite sur le billet vert. Vrai branché du 7° aRt , j’ai grandi avec délectation dans la découverte à Paris, des cinématographies de tous les pays.
Je suis d’une génération dont l’imaginaire a été grandement stimuler par la rétine réceptionnant la projection de 24 images par secondes sur de grands écrans. Au lycée Voltaire, Henri Agel et mon professeur de français Georges-Albert Astre, animaient un fameux Ciné-Club. C’est-là que j’ai reçu le choc de Nuit & Brouillard. Alain Resnais présentait son film à l’école préparatoire de l’idhec , mon impossible rêve de jeunesse. Tandis qu’Alain Sachs réalisera le sien sur les planches du théâtre français .
Je rêve de produire un spectacle avec lui au Théâtre de la Porte St Martin, pour la promotion culturelle de mon confetti insulaire où les filles sur la plage sont plus belles qu’à Paris et nos String Band aussi vieux que les papys Cubains. Musique de Noël aux Antilles
Aux éclaireurs de France, nous devinmes « patrouille pilote » en réalisant notre Paris vu par l’image en 66. Nous connaissions les 400 coups par coeur, c’était mon film culte. Alain a peut-être encore la bande du court métrage 8 mm tourné sur la Butte Montmartre et au Jardin de l’Acclimatation du bois de Boulogne ? J’ai conservé dans mon exil insulaire les diapos de l’époque, quand on étaient des gamins d’Paris. Au joli mois de Mai, nous avions R.V. le Dimanche 8 H3o à la gare St Lazare -sous la grande horloge de la salle des Pas perdus- pour aller au bois d’ Chaville cueillir du Muguet…
Avec le numérique, tout redevient visible quarante ans plus tard? Une seconde jeunesse à nos vieilles images. L’eau de jouvence numérique. Avec You -Tube c’est génial. J’ai pu organiser sur mon Blog au mois d’ Août le concert mémorable de l’ été de la St Martin avec Simon & Garfunkel .
Les Copains d’avant lancent la mode des photos de classes. « Que sont mes amis devenus , que j’avais de si près tenus et tant aimés ? » Clairsemés par le Tourbillon de la vie. J’ai retrouvé cette semaine mon premier copain d’avant, d’un temps que les – 40 ans ne peuvent pas connaître, quand Il fut une fois Mai 68 . Nous étions côte à côte debout à gauche au 2° rang sur la photo. Aujourd’hui le Dr Philippe Werson continu le combat …
Après Mai 68, n’ayant pu accéder comme j’en rêvais, à mes études cinématographiques, j’ai choisi la voie du Droit et des études spécialisées en Sciences Sociales du Travail. Mr Elkaïm notre Professeur de philosophie avait dit à mamy Framboise : « pour votre fils, qu’il prenne donc la voie royale« . Mais comment faire la rue d’Ulm quand l’aspirant Archicube est sans soutien de famille pour payer son temps d’études ? J’ai fait le pion d’externat, pistonné par ma tante Monique Bloch, bien connue au Syndicat des professeurs de lycées. Dans la vie qu’est-ce qui compte ? C’est l’piston !
Cinéphile à Paris, c’était passer dès l’âge de 15 ans le plus clair de son temps libre dans les salles obscures. Quand j’avais seize, mon seul argent de poche provient d’un petit trafic de Whisky de contrebande et de l’histoire érOtique du livre de Pauline Réage. Achat des billets d’entrées et/ou resquille par le couloir de sortie ! Jusqu’à cinq films par jours (parfois six) sans râter le dernier métro . La TV avec sa petite lucarne ne m’a jamais attiré. J’ai aimé les mains sous les cuisses dans les salles d’Art & d’essais.
Dans les 400 coups, Truffaut revient sur son enfance du côté de la Place Clichy. Il avait douze ans en 1943-44 , sur la photo de classe des gamins de la rue Milton. J’ai le même âge avenue de la République à Voltaire en 1961-62. Je me souviens de 1962 Métro Charonne . Cette année là j’ai pris un gros coup sur la casserole, en tombant orphelin.
Les photos de classe témoignent de leur époque. Chaque cohorte générationnelle est reconnaissable par la mode vestimentaire, la coupe de cheveux, la tête des profs, l’effectif, la mixité. Une atmosphère différente témoigne de chaque époque. A douze ans nous ne portions ni shorts ni chaussettes de laine jusqu’au genoux. Pour aller au lycée, les pantalons protégeaient La peau douce .
La série des aventures d’Antoine Doinel m’est tout a fait contemporaine. C’est la raison pour laquelle j’adore l’oeuvre de Truffaut, que j’accompagnais à chaque nouvelle sortie en salle. Les étapes chronologiques du personnage Léaud/ Doinel (dont je suis de six ans le cadet), font trait-d’union dans la synchronicité d’avec ma propre vie. Le temps des baisers volés d’Antoine & Colette ,du domicile conjugal, de L’amour en fuite, puis la femme d’à côté.
A la question quels sont tes deux autres films préférés, mon tiercé favori est complété par Jour de fête de Jacques Tati et le Dictateur de Chaplin . Mes autres films favoris sont tellement nombreux… Mais, depuis que j’ai quitté l’Hexagone pour St Martin, si l’assidu a conservé ses fiches de films, il n’est plus jamais retourné au cinéma. Le temps ne fait rien à l’affaire : Quand on est con …
Et toi, c’est quoi tes films préférés ? Au fait, est-ce que tu te souviens du premier film que tu-as vu quand t’étais môme ? La Remembrance est facile pour les Baby-boomer de ma génération, ce fut le plus souvent un Walt Disney…

LES JAMBES DES FEMMES SONT DES COMPAS
QUI ARPENTENT LE GLOBE TERRESTRE EN TOUT SENS
LUI DONNANT SON ÉQUILIBRE ET SON HARMONIE
J’ai un souvenir extrêmement précis du premier film que j’ai vu en salle lors d’une séance de cinéma scolaire à Dijon vers 1963/65:
Le cerf volant du bout du monde, production franco chinoise. Premier film en salle pour le gamin en culotte courte, souvenir largement associé au goût du bonbon à l’anis en forme de perle dans une boîte en fer.
Quelques décennies plus tard, le cinéma associatif de la Fédération des Oeuvres Laïques, « Le Cratère » à Toulouse quartier Saint Michel, parainé par Raymond Depardon, rediffuse le film dans sa programmation pour enfant du mercredi, j’y enmène les fistons, remembering et nostalgie. Il n’est jamais trop tard pour avoir une enfance heureuse…
Un de mes films préféré l’incontournable BRAZIL.
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@ Totem
Moi aussi j’ai adoré le cerf-volant du Bout du Monde de Roger Pigaut. Notre troupe des louveteaux se trouvait au Pieds de la Butte du Montmartre. Je l’ai vu avec ma cousine pendant les vacances d’été à St Quai Portrieux.En sortant on a mangé une grande sucrerie en guimauve.
Puis je suis arrivé à pied par la Chine, en second voyage de noces, j’ai vu les maisons en carré, les Hu-Tong près de la Cité impériale, celles que Wang Kia Yi avait filmé pour ce merveilleux conte, que j’ai revu il y a une quizaine d’années à Beaubourg. Vivement qu’il soit mis sur DVD pour mes petits fils.
Brazil, c’est génial, ça donne envie de refaire Kafka. J’ai pensé à ce film en choisissant la photo d’illustration des modérateurs remontant « le fil de mon Blog pour trouver la panne » !
Avec Totem, sur les jalons du temps, je suis synchrone.
JAB
Evocation sensible, comme la pellicule, des années Truffaut, les 400 Coups, ce merveilleux cinéaste, les salles obscures dont le son ne nous cassait pas les oreilles à l’époque.
Art du souvenir, art du montage des souvenirs eux-mêmes, bravo Jabiru !